jeudi 29 janvier 2015

France-Espagne, rivaux viraux

Notre rivale, et c'est viral, c'est l'Espagne. Nous adorons détester les Espagnols. Nos cousins latins, comme les Italiens, nous énervent car ils nous ressemblent beaucoup et trop peu à la fois.

Leurs sossotants "sí sí" d'impératrice ou leurs Kinder buenos días nous agacent autant que leurs raclures de gorge. Si pour chaque j elle nous joue un r, la langue espagnole aime également faire des b avec des v. Gare à la précocité dans ce pays où "vite" devient "b…" ! Vref. 
Dominguez, Rodriguez, Perez, Fernandez, Pèrelachez, Fadiez, Charentez... La singularité des noms espagnols fait qu'on a envie de les conjuguer à la deuxième personne du pluriel. Et pour les arrogants Martin, Dupont ou Durand que nous sommes, ces noms prenant trop d'aise nous excèdent. Et puis un pays où on dit "hola" pour dire bonjour, non mais allô !
Et ils s'auto-proclament rois de la charcuterie, bien que leur cochonnaille fasse rire les Ardéchois, eux, les véritables compositeurs des quatre salaisons. Eh oui, Espagne : là où ton art déchoit, c'est quand tu commences à planquer un mauvais sauc' sous une couche de piment. Ça m'étonnerait à peine que "chorizo" veuille dire "cache-misère". Enfin, ne vous y méprenez pas, il y a quand même des gens bons en Espagne et pas que des sales amis.
Ah, et ils ont un roi ! Quelle désuétude, Jean-Charles ! Une couronne en Espagne… c'est pas réel, Madrid ! Surtout quand on a l'ETA aux basques. 

Qué ?

Enfin, outre ces considérations chauvines primaires, c'est surtout en sport que les Espagnols nous agacent. Quand ce n'est plus l'heure de la sieste, l'Espagnol libère l'Ibère qui sommeille en lui.
Dans toutes les compétitions il brille comme le sourire de Javier Bardem. 

Ils se sont approprié le foot des Anglais en se faisant un plaisir de leur mettre des bâtons dans les roux. "Sergio Ramos, tapas est magnifique !" dira souvent Iker, en surveillant le ballon sous tous les angles. Et en attaque, il était quand même cool Raùl. À Barça, rien d'autre à dire. 
Les Espagnols gagnent aussi notre Tour de France, I'm singing Indurain ! Et Alberto, qu'on t'adore ou qu'on t'haïsse, reconnaissons que tu es fort. 
Chez Roland, gare aux coups droits de Nadal, pour qui le revers est une victoire. Face à lui, la terre est battue à un point tel qu'on y découvre un Roger fait d'erreurs. 
Même au basket, les frères Gasol carburent au gaz pas chaud et nous lancent des tomates. 

Leur meilleure attaque, c'est l'offense !

Surtout, les Espagnols ont été jusqu'à transformer le handball, sport nordique, en spécialité sudiste le temps d'un mondial. Un peu de la même manière que nous Français, avons lâchement volé la frite aux Belges (une de nos meilleures blagues belges, soit dit en passant, tu es dans les choux Bruxelles !)*. 

Le temps est aux retrouvailles : France et Espagne vont de nouveau croiser le fer, balle à la main. Il nous faudra un Thierry au meilleur de sa forme, un Karabatic carré et bâti, un mythe de Daniel Narcisse plus beau qu'une fleur pour reconquérir cette couronne perdue. Il faudra les endormir. Quand on hiberne l'hiver, on y berne l'Ibère. 
Pour gagner cette demi-finale, la France devra franchir un cap, que dis-je un cap, une péninsule ! Ce match sera un immense challenge pour les experts, ex-perdants du Mondial. Sachez-le, chers adversaires, ce ne seront pas des experts ami-ami ! 

Quoi qu'il en soit, Espagnols, vous aurez l'honneur de nous offrir encore une belle lutte. Et même si vous avez un cheveu sur la langue, nous sommes très bien placés, chers rivaux, pour dire au monde entier que vous n'en avez pas un dans la main quand il s'agit de nous battre. 

Que le meilleur gagne** !

Nikola Karabattu ?

* en même temps, Belgian Fries sonne tellement moins bien que French Fries. Mais nous nous éloignons du sujet, et je parle bien assez de patates dans mes articles. 
** et si possible, qu'il soit français !

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