samedi 14 février 2015

Vincent Dedienne, ce Mâconnais

« A la Sainte-Jacqueline, froid et bruine. »

Ma foi. Si tu le dis.

En ce dimanche 8 février, ma copine Jacqueline, dont nous souhaitions donc la fête, arborait guillerette son plus beau bonnet Carhartt, non qu’il faisait particulièrement froid ce dimanche-là, mais parce que cet accessoire faisait partie de la gamme de bonnets qu’il plaisait à Jacqueline d’exhiber sans pudeur en plein jour au sein du plus clubbeur des arrondissements parisiens (je préfère user d’une mauvaise foi évidente plutôt que de donner raison à un dicton tout pourri). A chaque plaque d’égout, comme je craignais pour les chevilles de Jacqueline, je lui offrais mon bras et elle me disait « Merci de ton soutien, Georges ! » et je lui répondais « Avec plaisir ! Le terrain est scabreux ! »
Nous traversâmes la rue de la Roquette et les salades redoublèrent (je ne mâche pas mes mots). Nous prîmes à droite, dans cette rue de Lappe pareille aux photos, puis à gauche dans ce passage Jean-Philippe Pervitemonslip, pour finalement déboucher au numéro 5, devant la façade gothique flamboyant du Café de la Danse. Nous entrâmes, nous nous assîmes, et nous attendîmes…


…Vincent Dedienne, dont j’ai entendu parler pour la première fois au moment où je ne sais plus quel média annonça qu’il succédait au Maître de Bruxelles sur le plateau du Supplément de Canal+. Ça devait être un bon, Vincent, quoi ! Quand j’en ai découvert l'affiche, c’est en toute logique que je me suis dit « Georges, ne rate pas son spectacle ! »

Mais que fait-il au juste, Vincent Dedienne, le temps d’un Paris-Mâcon, seul en scène dans S’il se passe quelque chose ? Qu’a-t-il donc bien à faire ? Ce fan de chemises gaies, de cols échancrés et d’arts plastiques parle de… euh… de lui. Il parle de lui. C’est tout. Il parle de lui. C’est déjà pas mal. De façon plus imagée, il se met à poil. Jacqueline et moi avons bien fait de venir.

Plastic Vincent

Ce n’est pas une mince affaire de parler de soi le temps d’un Paris-Mâcon sans endormir ce paquet de tronches obscures qu’on appelle public. Jeu, sketchs, bons mots, le tout dans un débit qui n’a rien à envier à celui de la Saône. Et puis il cite tes idoles quoi, Alphonse, Victor, Louis-Ferdinand… En vrac, parmi les sujets abordés : délit de mocheté, Pôle emploi, jeux de société, cours de théâtre, chagrin d’amour, Muriel Robin, acné, hippopotame, pamplemousse, mamie Dedienne. Le tout dans une atmosphère conviviale de t-shirts jaunes et de shoes bleues (l’inverse fonctionnant aussi).

Je ne peux, lecteur, lectrice, que t’exhorter à aller rire du jeu et du discours de ce sympathique frisé Mâconnais de 28 ans produit par le père-Ruquier. Ça fait du bien. Ça change. Ça respire. C’est joyeux. S’il se passe quelque chose, de Vincent Dedienne, dans toute la France à partir de la Saint-Valentin. Si c’est pas une preuve d’amour, ça !

Une table à rallonge pour pas grand monde, pas de bol.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire